Oublier, se souvenir, oublier encore.
Il est un mouvement, intérieur, à la fois souterrain et incessant : le mouvement de la remémoration. Pas le passé lui-même, stable et indifférent, mais l’effort pour retrouver sa trace.
Ce solo fait de ce mouvement une danse. Une danse parfois parcellaire et interrompue, une danse qui parfois se débat avec les souvenirs parasitaires et
spontanés, une danse qui ressasse les mêmes mélodies pour tenter d’atteindre un refrain qui se dérobe.
Tel le narrateur de La recherche de Marcel Proust, dont le texte est convoqué pour faire écho à la recherche de ces mouvements disparus, le chorégraphe Olivier Bioret trame un chemin tortueux comme la mémoire et propose au spectateur de s’y perdre pour se retrouver là on s’y attend le moins.
La musique et la scénographie de Benjamin Gibert, complice de ce projet commence par une toile blanche qui se remplit petit à petit de sons, d’images vidéo et d’objets, reconstituant progressivement un semblant d’unité, toujours confronté aux forces de l’oubli.