Arthur Perole, brillant constructeur d’espace et « peaufineur » de mouvement, inspiré par le groupe et la trempe intérieure des interprètes, s’offre aujourd’hui un solo. Son premier. Nécessité fait loi, affirme-t-il, après l’expérience bouleversante Au creux de l’oreille, initiée par le Théâtre de la Colline. Il lit au téléphone, à des inconnus, des chansons d’amour, et tout une myriade d’émotions apparaît, s’exprime enfin. Il comprend alors combien le monde intérieur de chacun est souvent altéré, défraîchi, négligé, oublié même, combien sensations et émotions ne sont pas ou peu repérées, respectées, combien l’identité de chacun semble alors limitée, rognée, inconsidérée. La création Nos corps vivants répond impérieusement à ce triste constat et désire le transformer en une ode sensible, une réhabilitation du romantisme au quotidien, à la noblesse du vécu et du ressenti. Là, pas de petitesse, pas de jugement, pas de peur. Vibrer.

« Chez certain·e·s chorégraphes, une seule idée nous vient une fois qu’on a rencontré l’artiste et l’œuvre : ne plus les lâcher. Arthur Pérole en fait partie. Après l’éxubérance de Ballroom (2019), grande fête chorégraphiée qui trahissait le besoin de franchir toutes les limites après les attentats de 2015, il revient en 2021 avec Nos corps vivants, pour un autre besoin suite à une autre blessure.»
Charles A. Catherine, Ballroom online