L’idée de cette création est née d’une recherche au long cours (2012-2019) en immersion en milieu hospitalier autour de la question de la réappropriation sensible du corps par les patients et les soignants. C’est au cours de ces recherches in situ mêlant corps en réhabilitation et personnel soignant que le travail de collectage de récits de corps et de mémoire corporelle commence à résonner avec les créations de la compagnie.
C’est ce matériau, vécu et assimilé par couches successives à travers le temps, laissant apparaître l’espace vibratoire entre les corps, qui inspirera pour partie la création. Aussi loin que ses souvenirs l’entrainent, Sylvère Lamotte réalise combien cette question de ce que peut le corps l’a toujours animé fortement. C’est peut-être même ce qui l’a amené au mouvement, comme une sorte d’appel instinctif à découvrir les possibles, pour soi et avec les autres.
L’élan collectif touche par son humanité immédiate. Être et faire ensemble est beaucoup plus ancré dans la réalité d’un écosystème. Au fil de ses expériences et de son observation des corps en réhabilitation, Sylvère Lamotte est de plus en plus fasciné par les moyens du corps et sa puissance d’agir. Ou comment un être décide d’absorber et de grandir autour, au travers, du traumatisme. Avec cette nouvelle pièce, le chorégraphe souhaite approcher l’universalité des corps en réhabilitation pour la mettre en résonance avec chacun d’entre nous.