Sur un plateau parsemé d’une douce matière noire, Erika Zueneli engage un corps aux aguets, en alerte constante. Un corps traversé par de multiples désirs et tensions, tantôt jaillissant, tantôt le happant presque malgré lui. Instabilité et fragilité habitent ce continuum résolument soumis à des vents contraires. En ressort un être littéralement vibrant, en réélaboration quasi permanente. À peine quelques temps d’arrêt ou de suspension dans cette odyssée emplie d’images et de sensations plus ou moins furtives, plus ou moins tendues ou apaisées…

 Si vis pacem, para bellum. « Si tu veux la paix, prépare la guerre ». À partir de cette idée de préparation au combat, Erika Zueneli livre un solo aux énergies troubles, reflet kaléidoscopique d’une ténacité à la fois vaine et indispensable : celle de persévérer, de continuer à… malgré les failles, malgré les éblouissements, quoiqu’il advienne.